Histoire

article | Temps de Lecture5 min

La Rochelle, ville fortifiée

Plan de La Rochelle en 1628

Les tours de La Rochelle sont l'emblème d'une ville fortifiée depuis des siècles.

Constructions et destructions

Aux origines de la ville

Dans la décennie 1130, sous l’impulsion du duc Guillaume X d’Aquitaine, la nouvelle cité de La Rochelle voit le jour. Outre des privilèges politiques et commerciaux qui favorisent un essor rapide de la ville, le duc ordonne la construction d’une enceinte fortifiée. De nombreuses tours ainsi que des portes protègent la cité. 

Entre la France et l'Angleterre

Après la mort de Guillaume X, sa fille, Aliénor d’Aquitaine, épouse le roi de France, Louis VII, puis le roi d’Angleterre, Henri II Plantagenêt. Ainsi, le duché d’Aquitaine passe successivement sous l’autorité des deux rois.

Disputée entre la France et l’Angleterre, La Rochelle est une place stratégique et commerciale d’importance. Le roi Henri II Plantagenêt fait édifier une grande forteresse royale, le château Vauclerc. Celui-ci occupait l’actuelle place de Verdun, soit une superficie d’environ 10 000 m². 

La rivière Lafond, dans laquelle s’est établi le port de La Rochelle, permet aussi de rejoindre le château en bateau. 

Le roi fait agrandir l’enceinte de la ville vers le Nord, afin de protéger les faubourgs adjacents. 

Une première tour

En 1199, Jean sans Terre, roi d’Angleterre, fils d’Aliénor et Henri II, entre en conflit avec le roi de France Philippe II Auguste. Il ordonne la fortification de deux nouveaux quartiers lotis sur les îlots Saint-Nicolas et Saint-Jean-du-Pérot. C’est vraisemblablement lors de cette campagne de construction qu’est édifiée une première tour à l’emplacement de celle de la Lanterne. Les travaux s’achèvent en 1209. 

En raison de l’envasement de la rivière Lafond et de l’accroissement du trafic, cet échouage est abandonné au profit du « Havre Neuf », actuel Vieux-Port (courant XIIIème siècle). 
 

Les tours de La Rochelle
Les tours de La Rochelle

© Geoffroy Mathieu


La construction des trois tours

Lors de la guerre de Cent Ans, en 1372, La Rochelle se rallie au roi de France Charles V. De cet accord résulte un certain nombre de privilèges accordés à la ville, la démolition du château Vauclerc, et surtout, un programme de mise en sûreté du port incluant la construction de trois grandes tours. Depuis, les tours Saint-Nicolas et de la Chaîne sont les gardiennes de l’entrée du port. La tour de Moreille qui se trouvait au fond du port, au débouché du canal Maubec, a été démolie au XVIIIème siècle, lors de la construction de l’Arsenal. 

Une place forte protestante

Au milieu du XVIème siècle, La Rochelle est une importante place forte protestante. Les fortifications sont remaniées et agrandies. En 1628, après le Grand Siège conduit par le cardinal de Richelieu, le roi Louis XIII ordonne la destruction des fortifications de la ville mais épargne les grandes tours du front de mer. Depuis lors, elles sont propriété de l’État.
 

Vue aérienne de l'entrée du Vieux Port en 1921
Vue aérienne de l'entrée du Vieux Port en 1921

© Archives municipales de La Rochelle


Du XVIIème siècle à aujourd'hui

Lors de la Fronde, en 1651, des rebelles se retranchent dans les tours pour s’opposer aux troupes royales. Les combats occasionnent d’importants dégâts. Dans le programme de mise en sûreté de l’arsenal maritime de Rochefort, le roi Louis XIV décide en 1689 que les tours sont conservées et intégrées dans les nouvelles fortifications de la ville dont la construction est supervisée par le maréchal de Vauban

Ces fortifications n’ont jamais été terminées et sont en partie démolies lors de l’expansion de la ville aux XIXème et XXème siècles. Des vestiges demeurent encore : la porte de la grosse horloge (Guillaume X), quelques traces du château Vauclerc, la porte royale (Vauban), la porte Maubec (enceinte XVIème siècle).

à découvrir aussi